hasborn - saarbrücken
Je sens que cet ultime déplacement commence bien… Vendredi soir, 1h15 d’attente chez le médecin pour un nouveau diagnostic : allergie. Oui mais à quoi ? Peu importe en fait, nouveaux médicaments, nouvelle vie sans doute. Depuis le début de l’après-midi, la voiture pour Saarbrücken est complète, Mikael s’étant ajouté à Karine, minus et Séb.
Je vais chez mes parents avec la ferme intention d’aspirer ma voiture tant qu’il fait beau (et c’est l’occasion de vérifier que j’ai bien cinq ceintures de sécurité). A peine arrivée, mon père me propose un deal : il aspire ma voiture et moi je m’occupe des gaufres ! Il n’en faut pas plus pour me convaincre. La suite de la soirée ne sera qu’assombrissements du ciel, nuages noirs, éclairs, tonnerre, grêle et frayeurs. Et de retour à Mirecourt, ça continuera pendant encore trois heures… jamais vu un orage aussi interminable. Et j’ai peur…
Levée ce samedi vers 9 heures avec un peu de mal ! Séb arrive à peu près trois-quart d’heure plus tard, je ne suis pas encore tout à fait prête et mange quelques gaufres de la veille tandis qu’il squatte mon ordinateur. Sinon, aujourd’hui, pour info, c’est la journée sans tabac.
Nous allons tranquillement à Nancy, sans retard majeur autre que la circulation au centre-ville, ce qui n’empêche pas Mikael de me téléphoner (il n’a pas l’habitude, ça aurait pu être largement pire que dix minutes). Nous retrouvons minus, Karine et donc Mikael place saint Epvre et Séb paye sa tournée de croissants au chocolat. Bien sûr, c’est interdit dans la voiture, donc nous les avalons en quatrième vitesse à l’air libre. En quatrième vitesse car minus stresse et veut partir tout de suite sur le champ. Nous obtempérons.
Jusqu’à la frontière allemande, le trajet se déroule bien, à part que minus et Mikael se rendent compte qu’on risque d’avoir du mal à trouver la ville, puis le stade (Saarbrücken joue à Völklingen) et passent des dizaines de coups de fil pour trouver tout d’abord des gens français réveillés, ensuite des numéros d’allemands parlant français. Karine, pendant ce temps, fait tout pour détruire mon siège passager et occasionnellement me sert de GPS. Séb, fidèle à lui-même, parle.
Nous nous arrêtons à une station service, quelque peu perdus, et je vais demander la clé des toilettes dans mon plus beau français tandis que Mikael, lui, demande tout bonnement notre chemin (chacun ses priorités). Et puis, je sors mon atlas routier et la route à suivre semble simplissime. Karine ou Séb remarque que je suis la seule à ne pas être habillée en noir aujourd’hui… Minus continue à nous faire chier avec son stress, mais c’est malgré tout lui qu’on doit attendre car il s’est rallumé un cigare…
Je commence à avoir mal à la tête et à regretter d’avoir laissé mes médicaments chez moi (boire ou se soigner…) mais je suis encore apte à conduire. Jusqu’à Völklingen donc. Et là, saisie d’une inspiration, je rate la sortie d’un rond-point et nous nous retrouvons pas loin de flics que nous allons aborder. Bien sûr, celui qui nous reçoit ne parle ni français, ni anglais, mais nous réussissons à nous faire comprendre : stade et foot sont des mots universels. Et en allemand, il nous dit que c’est tout le temps tout droit. En repartant pour retrouver la voiture gardée par Mikael et ses lentilles, je remarque la pancarte avec le nom de la rue. C’est la « rue du stade »…
Nous nous garons pas loin et continuons les derniers mètres à pied. Beaucoup de supporters de Saarbrücken, en fait y a que ça pourtant c’est soi-disant un match à l’extérieur. Mikael connaît plein de gens, qui nous indiquent où prendre les places (tarif debout, assis ou réduit). Nous prenons tous le tarif étudiant (5€). Trois fraudeurs sur cinq. Ou trois roumains sur cinq, c’est comme on veut. N’empêche, la taille des billets !! Enorme. Pause dans l’herbe, Séb a faim, Mikael nous fait goûter de la bière au cola et il fait très chaud. La ligne Maginot a donc bien retenu les nuages de pluie en France. A noter que minus a cessé de se noyer dans son stress, il semble même presque détendu.
Fouille en allemand et entrée dans le stade. Champêtre. Ça me fait penser à celui de Vittel, avec une unique tribune et une piste d’athlétisme. Nous achetons des sandwichs, des bières et attendons sagement le début du match. Mikael continue de parler à plein de gens et nous ramène les infos : grève des supporters de Saarbrücken aujourd’hui à cause de la descente en cinquième division… Je commence à penser que je n’ai pas de chance. Enfin, pour l’heure, pour un club de quatrième division, le nombre de supporters est assez impressionnant.
Saarbrücken commence bien : deux buts en dix minutes ! Nous espérons un score fleuve. En fait, Hasborn réduira la marque en fin de première partie et le score en restera là. Comme nous mourrons de chaud, nous allons nous abriter sous les arbres à l’autre bout de la tribune. En plus, comme ça, on peut prendre des photos de l’ensemble du parcage et se rendre compte que les supporters adverses ne sont vraiment pas nombreux… Nous discutons de l’éventuel déplacement à Ajaccio avant le match à Nice au mois d’août : avion, train ou ferry…
Grève donc pendant tout le match, mais une explosion des supporters en fin de match, ce qui conduit à quelques minutes d’arrêt de jeu. Banderole, fumis balancés, chants, pétards. De l’autre côté, flics et chiens (sans muselière mais qui aboient comme des caniches).
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Tout finit par rentrer dans l’ordre, le match se termine, victoire triste de Saarbrücken. Nous nous sommes rendu compte un peu trop tard que les verres en plastique étaient consignés… Pour bien faire les choses et parce qu’on est dans le pays du propre et du recyclage, nous avions jeté les verres dans une poubelle. Des verres qui valent cinquante centimes !! Une fois notre erreur comprise, nous sommes partis à la recherche de verres abandonnés (section roumains dans toute sa splendeur) afin de les convertir en monnaie à la fin du match.
Karine prend le volant de ma voiture, et, vache, la traite de « veau ». Les mecs gueulent : « as nancy hooligan » à l’attention de gamins qui n’ont rien demandé. Moi je meurs en silence, tellement j’ai mal au crâne, entre Séb et Mikael. En tout cas, c’est bizarre d’être assise à l’arrière de sa propre voiture. Et minus essaye lui aussi de bousiller mon siège passager. Nous nous orientons par rapport à la position du soleil, celui-ci nous montre donc assez facilement le chemin en direction du Luxembourg. Karine retrouve ses marques, nous fait faire une escale à une petite station qu’elle connaît bien. Clopes, alcool, gasoil. La totale.
Et puis retour à Nancy, nous avons ramené le soleil avec nous apparemment. Karine conduit encore. Moi j’ai le trajet jusque dans les Vosges à assurer. En plus, les gens ne m’épargnent pas. A Vandœuvre, une débile prend un sens interdit et me fout une sacré trouille. Puis un mec est arrêté en plein milieu de la route dans un virage. Franchement, la terre entière a décidé de me mettre des bâtons dans les roues et d’éprouver mon sang-froid (non, je ne me sens pas persécutée).
Bref, retour dans les Vosges, avec quelques souvenirs en poche, comme les doigts d’honneur à saint symphorien, le tag, « péter plus haut que son cul », nés en 81-82-83-84 mais minus casse la chaîne et un enterrement de vie de jeune fille place saint Epvre. Première victoire en déplacement pour Séb et Karine !!
Et cette fois, les matchs, c’est bien terminé. La suite se passe sur mon blog mineur - http://footpetitest.canalblog.com/, en attendant peut-être quelques matchs amicaux en juillet…