lens - nancy
Deuxième déplacement de la saison. Globalement, c’est un mauvais déplacement ! Qui commence par la défection la veille de notre conductrice… coup dur, vite pallié cependant. Qui se poursuit par la première défaite de la saison de Dijon (2-3), chez eux, face au Havre. J’y vois comme un mauvais signe. Mais, me dit-on : « réjouis-toi, c’est la première fois de la saison que Dijon marque deux buts dans un match… »
En ce samedi 15 septembre 2007, le soleil brille. On part à quatre : Julie, Mickaël, minus et moi. Les mecs n’ayant pas le permis, ce sont donc Julie et moi qui nous relayons au volant. La voiture de Julie est mieux que la mienne, on peut écouter des CD, il y a la clim et elle est immatriculée 54. Minus nous raconte qu’il a été cueilleur de poule, étrange étrange…
Premier arrêt au Luxembourg : achat de clopes pour les potes, de café et pause bouffe. Y a que des mosellans ou presque, qui viennent faire le plein d’essence et de tabac. C’est une affaire qui marche drôlement bien.
Je raconte que le mari d’une collègue fume trois paquets par jour et se fournit donc au Luxembourg, et je pars dans de savants calculs… Si on compte cinq minutes pour fumer une clope, trois paquets de vingt font soixante cigarettes, et cinq fois soixante font trois-cents minutes, autrement dit cinq heures par jour à fumer ! C’est énorme ! Julie ou Mickaël ou minus me rétorque « c’est peut-être pas des paquets de vingt » et là ça me casse le moral !
Je mets Jean-Jacques Goldman (« sache que je… ») en boucle jusqu’au deuxième arrêt en Belgique, la station service est nettement moins belle que celle du Luxembourg, le comparatif s’appliquant également aux autoroutes belges. Bruyantes, parfois trouées, parfois en travaux (j’ai pas élucidé ce qu’était le « risque de files » ou le « revêtement drainant ») sans panneaux de limitation de vitesse, mais éclairées. Comme dit minus : « tu peux pas tout avoir, les panneaux ou les lampadaires ». En attendant, le GPS nous gonfle : « restez à gauche », à chaque demi-sortie, et quand on a vraiment besoin d’elle (car le GPS est une femme), y a plus personne…
Dernier tronçon de route, nous retrouvons avec joie la France : « ah bon, on a déjà passé la frontière ? » Minus, réveille-toi, y a plus de frontière maintenant, c’est la libre circulation.
Nous sommes à Lens peu avant 17 heures et nous rendons tant bien que mal au parking visiteur, qui n’ouvre ses portes qu’à 18 heures… Nous allons donc faire un tour dans le centre-ville de Lens, entourés de maillots sang et or, boire une bière à une terrasse presque exclusivement nancéienne. Le match Marseille-Toulouse est diffusé sur la terrasse par l’intermédiaire d’enceintes, manque que l’image, mais le son y est, Marseille est en train de perdre 2-0 et les parieurs s’arrachent les cheveux.
Les mecs mangent un truc atrocement gras et qui arrache la gueule : saucisse, oignons, huile, pain, sauce piquante, tandis que Julie et moi optons pour le gastronomique mcdo. Où un ami nancéien vient nous retrouver une dizaine de minutes. Mickaël et minus sont revenus aussi, et nous nous lançons dans un concours de pronostics. Je dis 1-2, mais je sens bien que mon excès d’optimisme ressemble à un cri du désespoir (Dijon a perdu hier soir, après avoir mené deux fois au score). Minus hésite entre 2-2 et 1-3 (soit Lens égalise, soit Nancy place un contre). Minus souhaite surtout, si défaite il y a, une défaite franche, qui remettrait en place, pas une petite défaite à peine méritée sur un tout petit score de 1-0… Sinon, dehors, des gens reconnaissent minus : « hé ! c’est toi, torse nu ! »
Le parking visiteurs est (enfin) ouvert : « vous venez bien de Nancy ? » C’est sûr qu’avec une voiture 54, on vient pas du Pas-de-Calais…
Il est plus de 19 heures, les bus sont arrivés, achat des billets, fouille, un train de marchandises passe juste à côté du stade. Lens a beaucoup d’argent, il y a des panneaux « Lens souhaite la bienvenue aux supporters de Nancy » (des vrais, pas des affiches collées). Quelques bonjours ou courts échanges qui me font plaisir et je regarde ce qui se passe du côté du terrain et des tribunes lensoises.
Le speaker annonce la composition des équipes, il est trop nul : « nnnnnnnnnnnnnnnnnnuméro 3… ». Kim n’est pas titulaire et ça craint.
Les joueurs entrent sur la pelouse et je ne vois presque rien.
Beau tendu d’écharpes des lensois. Par contre le maillot lensois de cette saison est affreux, avec ses rayures horizontales ! La première mi-temps, pour ce que j’en vois, me semble équilibrée. L’arbitre ne valide pas le but lensois et siffle deux hors-jeux inexistants de Fortuné, encore un arbitrage qui laisse vraiment à désirer… Dans la tribune nancéienne, pleine à craquer, l’ambiance est bonne. Côté lensois, ils sont présents, n’ont de cesse de chanter mais je trouve qu’ils n’ont pas une vraie puissance vocale. En même temps, leur stade a pas de virage.
Après les pom-pom girls, le match reprend. Très vite, André Luiz récolte un carton jaune. Je ne sens pas du tout cette seconde période. Nancy a eu des occasions en première mi-temps, il aurait fallu en mettre (au moins) une au fond. L’arbitre siffle encore un faux hors-jeu pour Fortuné. Un gars est descendu avec un gros drapeau et ça saoule car il est vraiment acharné.
Certains chants nancéiens me semblent bien résonner dans le stade… Et puis, l’irréparable : Lens obtient un pénalty à la 68ème… Dindane se charge de le transformer et Nancy perd les pédales, malgré de belles actions, André Luiz est expulsé en fin de match pour un second carton jaune, Puygrenier prend lui aussi un carton jaune, bref ça va mal pour la défense.
Nancy perd sur le plus petit des scores, sur un pénalty… Nous, supporters nancéiens, attendons docilement que le stade se vide et que la sécurité daigne nous ouvrir les portes. Quelques supporters se chargent de dérider l’atmosphère avec des chants « t’es pas rasé, t’es pas stadier », « Anthony Kavanagh »…
Nous reprenons la route, le GPS ne nous sert encore à rien, heureusement j’avais pris mon atlas routier (au cas où…) et nous faisons une courte pause dans une station service française. Julie et moi décidons de donner des notes aux aires d’autoroute ; celle du Luxembourg obtient sans conteste la première place, la Belgique et la France se partageant la seconde.
La route est longue de nuit, à peine les ornières de l’autoroute belge nous font-elles sursauter de temps en temps. Je trouve un autre calcul à faire pour passer le temps, à savoir le prix de LA cigarette en France et au Luxembourg en centimes à partir du prix au paquet ou à la cartouche.
Je conduis du Luxembourg à Château-Salins, et pour combattre la fatigue, le sommeil, la maladie (enfin le rhume), je mets du rap, La Fouine : « Qui peut me stopper » et j’attaque la dernière portion de RN. C’est douloureux, je ne connais pas cette route, y a des travaux, des contournements, des limitations à 50, à 70, le GPS se et me réveille une fois mais je sais même plus pourquoi… Nous arrivons tout de même sains et saufs à quatre heures du mat !
Et je m’interroge : était-ce un si mauvais déplacement que ça ? Certes, Nancy et Dijon ont perdu pour la première fois ce week-end, je suis malade et fatiguée, mais Nancy reste leader, et surtout Marseille et Metz ont perdu, et plus tôt dans la semaine, l’équipe de France a également superbement perdu ! Le seul regret concerne le fait d’avoir perdu un match qui était à notre portée, et qui a été entaché de grossières fautes d’arbitrage… Florian, un ami originaire du Pas-de-Calais et supporter de Lens, reconnaîtra de lui-même un arbitrage pro-lensois le lendemain…