caen - nancy
Samedi 12 janvier 2008
Lever difficile (la semaine a été dure) et je pars de Mirecourt à 9h15. J’avais prévu de partir à 9h… Sur la route, je tente donc de rattraper mon retard. Malheureusement, les flics sont de sortie le samedi, et tout le monde roule à 50 dans les villages et à 90 sur la départementale. Je suis obligée de faire de beaux excès à cause de tout ce monde qui se traîne. Une fois à Nancy, je réalise avec horreur que j’ai oublié mon écharpe ! Je suis dégoûtée à mort. Je rejoins la gare avec mon sac qui pèse trois tonnes (la bière, le cake) et retrouve Julien, oj et minus, présents depuis longtemps. Le TGV roule à toute allure en direction de Paris, je suis crevée mais je discute avec oj qui m’en veut un peu car je lui ai laissé la place 57. Minus et Julien, deux rangs derrière, ne dorment pas non plus, alors que c’était leur souhait au départ. Minus réclame à oj sa carte d’abonné et gueule dans le train et oj se cache. A signaler qu’une dame me plante ses griffes dans les cheveux en passant ; elle s’excuse, gênée.
A Paris, oj et moi ne sommes pas tout à fait d’accord pour le trajet de métro et minus nous menace d’appeler djoune à la rescousse. Ce qui nous fait réagir. Ça pue dans les couloirs du métro (tuning) et nous achetons des tickets, minus prend tout son temps, une bonne file d’attente se constitue et Julien nous fout la honte : « les provinciaux ! ». A Saint Lazare, on bouffe un grec atroce, et Julien est tout heureux qu’un mec vienne le taxer, il a terminé plus vite.
Dans le train pour quand, Julien est bougon, on a squatté un carré et il a pas de place, veut lire son canard, étendre ses jambes, peste contre minus qui salit ses baskets, chante sans cesse : « tu fais trop pitié, vas-y parle à ma main ». Il nous saoule, c’est clair. Non, lui c’est Julien. Qui veut jouer à ni oui ni non, mais ça emmerde tout le monde. Sauf lui bien entendu, qui persiste.
A Caen, la gare est laide, le tram est le même que celui de Nancy (monorail) et on va déposer nos affaires à l’hôtel. Une chambre de trois pour quatre. Julien est dégoûté car il a rien pris, persuadé qu’on dormirait pas et qu’on passerait la nuit dans les bars de Caen. Nous allons faire un tour au centre. Oj et moi faisons les touristes, photos du tram, photos des bus, photos photos. Nous échouons dans un bar et un mec, en nous entendant trinquer à la victoire, vient nous parler et nous décourager. La dernière fois qu’ils ont vu des supporters dans ce bar, c’étaient des lyonnais, et ils sont repartis défaits. Le dose de picon est plus que correcte et les fumeurs sont relégués à l’extérieur. Je m’en fiche, je fume presque plus.
On repasse à l’hôtel car je veux changer de pantalon et de chaussures. La lumière dans les toilettes et la douche ne marchent pas. Super. On discute de Nancy et de Caen avec le mec de l’hôtel, puis on part pour le stade. En cours de route (il fait frais), nous nous rendons compte que nous avons oublié de signaler que la lampe ne s'allume pas dans les sanitaires, alors minus téléphone : « allô, c’est les supporters de Nancy ». Le mec se fout de nous et dit qu’il y a un interrupteur à l’intérieur et qu’on a pas dû le voir.
Nous allons au stade, à pieds. En passant, nous découvrons le centre-ville, animé en cette période de soldes, des remparts, et toujours le tram qui fait le même bruit au démarrage que celui de Nancy. Par une fenêtre, de la fumée s’échappe, quelques voitures de police, sirènes hurlantes, arrivent, puis enfin les pompiers. Nous ne faisons pas les badauds car la route est encore longue. Julien, accompagnateur, guide minus pour qu’il ne s’empale pas sur un sapin échoué sur le trottoir. On discute avec le vendeur d’Espace Foot de l’asnl et du smc (original) et il nous dit que le vendeur de Nancy est un terrible bavard. Mais lui aussi. Les vendeurs d’Espace Foot doivent être recrutés selon ce critère.
Quand nous sommes enfin aux abords du stade, nous croisons les stadiers de Nancy qui parlent également à leurs mains. La nuit tombe et Fontenoi (encore le seul RS en déplacement) se joint à nous. Nous allons faire un tour à la boutique des Caennais et avons soudainement très honte. Notre boutique est vraiment ridicule. Eux, ont un grand espace avec TOUT. On va ensuite manger un américain, et le mec nous propose de choisir ce qu’on met dedans : merguez, chipo, saucisse blanche… surprenant. Visiblement, on a pas la même définition de ce qu’est un américain.
On rentre dans le stade, il est tôt, l’échauffement des joueurs n’a pas encore débuté. Le bâchage commence avec le parcage qui petit à petit se remplit. Le stade est joli, fermé, à peine plus grand que celui de Nancy. Nous sommes très bien accueillis par le speaker et les spectateurs. J’en reviens toujours pas d’avoir oublié mon écharpe. Minus aussi a oublié ses écharpes.
En première période, il y a du mouvement dans le parcage à cause de l’interdiction de fumer. Caen siffle l’arbitre, lamentable, ainsi que les joueurs de Nancy, sans doute accusés de simulation. Nancy termine sous un gros pressing stérile des caennais. Tanguy veut savoir c’est quand Lorient, je lui réponds par la blague du jour à peine lourde : « non là c’est Caen-Nancy. »
A la mi-temps, nous sommes finalement autorisés à fumer en bas du parcage. Les groupes débâchent parce qu’un supporter s’est fait taper par un stadier.
La seconde période est plus calme du côté des supporters de Caen. Nancy est à l’attaque mais manque malheureusement de précision et les fautes hachent le jeu. Le match se termine par un 0-0 sur le terrain et un 3-3 en ce qui concerne les cartons jaunes.
Metz a cru tenir sa deuxième victoire de la saison mais Lille a égalisé dans les dernières secondes ! En plus, Sochaux a gagné… Bordeaux nous rejoint à la deuxième place (mais moins bon goalaverage) et Lyon prend le large.
Nous repartons à pieds, il pleut un peu, et c’est très très long. Julien n’est pas un bon accompagnateur et minus se prend des poteaux, des abribus. Par contre, il sait très bien imiter les flics avec leurs sifflets. Au passage, il démonte un panneau pour faire un obstacle supplémentaire à minus. Même si on en peut plus, qu’on a mal partout, on rigole bien. Avec oj, on cherche tous les chemins possibles pour perdre Julien et minus, pour compliquer le chemin à minus, pour salir les nouvelles baskets de Julien qu’il a même pas achetées en soldes, et accessoirement pour rentrer à l’hôtel.
Quand enfin nous touchons au but, nous nous affalons sur le lit et regardons la fin du match entre Bilbao et Séville. Il est presque minuit. Personne à part minus n’est motivé pour rejoindre Tanguy vers 1h30 à trois quart d’heure à pieds de l’hôtel… Donc on reste là, à délirer, avec des moments mémorables, tels que Julien sortant l’échelle par la fenêtre. Au passage, la lumière est revenue dans les toilettes et l’interrupteur est bien à l’extérieur. Je saute encore du lit du haut et Julien prend peur, il se camoufle sous la couette. Minus, lui, a peur que je l’écrase si je descends de mon étage dans la nuit. Oj et Julien s’amusent à soulever mon lit et c’est pas drôle car ça me donne le vertige. Même quand on éteint la lampe, on est pas tranquille car minus chante, secondé parfois par oj (au julien de la lune, à la julien fontaine…).
Tôt, trop tôt, le téléphone de minus sonne. Il ne répond pas, il n’entend même pas. Une demi-heure plus tard, les réveils se mettent en marche les uns après les autres, avec quelques minutes d’intervalle. Je suis la première à la douche, je veux mon chocolat chaud et mes tartines de faux nutella. Julien n’émerge pas encore, nous le laissons et allons petit déjeuner. On lui prend quand même du faux nutella, un couteau et des biscottes. Il mange tout ça dans le train puis fait un petit somme.
A paris, encore le métro tuning, on se perd toujours pas, enfin on manque de perdre minus quand je vois le métro, que je crie : « on court » et que minus se prend les pieds dans la dernière marche. On va au quick. Oj est le premier à commander et le dernier servi. Normal. Je prends juste des frites, j’en ai marre des casse-croûtes, et un ballon rouge (et écrit quick en blanc). Une demi-heure avant l’arrivée à Nancy, j’explose le ballon et réveille tout le wagon. Je sens qu’on me déteste et j’aime ça.
A Nancy, je vais faire les soldes même si j’ai super mal aux jambes. Je croise un gamin que j’avais connu en stage à Maxéville il y a deux ans et un mec qui bossait au centre de tri, du temps où j’y faisais quelques nuits par mois. Ce brusque retour en arrière me fait bizarre.
PS : il paraît que j'ai oublié de parler du contrôleur dans le train au retour... personnellement, cet oubli ne me dérange absolument pas...
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