auxerre - nancy
J’arrive avec Mikael à 13h30 tapantes, premier délai, nous ne sommes même pas les derniers. Clope sous la pluie qui tombe à mort et tout le monde rentre. Sauf les packs de bières apparents. Dans le bus, je vais squatter à côté de Travis, puis nous changeons de places pour en trouver une, stratégique, avec des bières à nos pieds. J’encourage Travis à boire car il fait son innocent qui ne boit jamais. Je lui parle de la victoire de Dijon la veille (1-0, but à la 89ème), toute heureuse. Mais il ne partage pas mon enthousiasme. Forcément, c’est Montpellier que Dijon a battu…
Arrêt pipi en pleine campagne et sous la pluie, les femmes ont droit au bois voisin, humide et frais. Aucune station service le long de cette route de merde.
Le fond du bus se régale avec le méga et enchaîne les chants, tandis que Travis et moi continuons de discuter, imperturbables. Il faut dire qu’à part sur la musique, nous avons des terrains d’entente et notamment, la protection de notre voiture ! Tous les deux avons enlevé notre fanion pour que nos voitures passent inaperçues durant leurs longues heures de solitude. Et dans le bus, il y a un relou qui ne s'arrête jamais (mais je tairai son nom)...
Nous sommes au stade vers 18 heures, pas de brouillard à l’horizon. Je dis à Travis : « l’année dernière j’y étais ; cette année, je le vois ». Quelques bonjours, dont Djoune qui me dit : « ça fait longtemps qu’on s’était vus », sauf que bizarrement je croyais qu’il était à Nice. Ce n’était bien sûr pas le cas. Son père arrive et me dit exactement la même phrase : « ça fait longtemps qu’on s’était vus ». Tel fils, tel père, vraiment !
Sur le terrain, Correa a quasiment reconduit l’équipe qui avait fini par venir à bout des havrais quinze jours plus tôt. Travis critique Fortuné. L’ambiance en tribune est pas mal, à part que Travis et moi risquons notre vie à chaque mouvement de drapeau d’un mec devant nous. La Clique arrive en retard et chante. Mikael empoigne le méga et crie : « Brizak Nancy, je sais, je suis tout seul ». Et la première mi-temps s’achève sur une paraaaaaaaaade magistrale de Bracigliano et donc sur le plus pur des scores : 0-0. Il pleut toujours, j’ai froid.
Seconde période, Nancy va mal sur le terrain, je glisse à Travis qu’ « il ne faudrait pas qu’Auxerre marque en ce moment » et il complète ma phrase : « Nancy ne s’en remettrait pas ». Auxerre marque alors un but et Travis me regarde d’un œil très noir. Je suis tout autant désolée que lui, pourtant. Pour me réchauffer, je chante un peu. Je tends mon écharpe aussi, et alalal vient me souffler à l’oreille : « même pas une écharpe noire pour le tendu ?! » Avec Travis, nous faisons successivement bar, vestiaire puis garde-bâche. Correa fait deux changements à la 67ème minute et je suis encore en train de regarder de ce côté-là que le parcage se soulève de joie ! Nancy a égalisé et je n’ai même pas vu le but ! Je suis super dégoûtée, d’autant plus qu’à Auxerre : pas d’écran géant avec les ralentis (on se fait vite aux trucs de riches). En plus, c’est le stress, car le score 1-0 reste longtemps affiché. J’envoie même un sms à Georges-André pour avoir confirmation de la validation du but ! Mais effectivement, le but de Nancy est réel : Zerka sur un coup-franc de Calvé. Fortuné sort ensuite, au profit de Féret. Travis aime Corréa qui fait bien les choses et lui laisse toujours un joueur à critiquer. Fin du match, un but de chaque côté, Nancy s’en contentera, c’est même assez généreux.
Le lendemain, les journaux diront qu’environ 300 supporters nancéiens ont fait le déplacement, dans un stade qui, sans eux, aurait sonné bien creux. A part ça, Nice perd à Lyon grâce aux arbitres. Encore des erreurs. Et pro-lyonnaises, comme trop souvent.
Au retour, je mange mon sandwich en entier car Travis n’en veut même pas une miette ; il préfère que je mange. Après, nous tentons de dormir. Enfin, avant, j’envoie quand même un sms à Fontenoi car c’est son anniversaire. Encore un arrêt en rase campagne, avec Karine, nous suivons un sentier et tombons sur une voiture et une tente… nous rebroussons chemin. Le bus arrive à Nancy vers 1h30, je suis bien cassée, minus remercie tout le monde pour « ce premier dép avec l’AFC ». Je n’ose pas le contredire, mais aurait-il déjà oublié Nice ? Enfin, j’imagine qu’il parlait du bus.
Et puis, après que je sois repartie, dans la nuit et le froid, minus me téléphone, simplement pour me dire au revoir, car bien que nous ayons été dans le même bus, nous ne nous sommes même pas adressé la parole.