valenciennes - nancy
La semaine fut belle mais un peu longue. Première fois depuis une éternité que je faisais mes quarante heures… Aucun retard le matin, aucun départ avancé le soir, cinq jours sur cinq : un véritable défi relevé avec presque trop de facilité. Promis, je retenterai l’expérience après les ponts du mois de mai…
En attendant, comme si cela ne me suffisait pas, avec Virginie nous tentons par tous les moyens de regarder des DVD sur l’autisme. Même après le travail. Mais, pour des raisons qui ne nous appartiennent pas, c’est peine perdue. Donc nous nous retrouvons, avec Jérôme rentré du boulot, en pleine soirée de l’horreur, ou du suspens, ou un truc du genre. Ah. La soirée du paranormal je crois. Après un peu de zapping, le meilleur nous attend : les tubes des années 90 !! Mon Dieu, ce que ça a vieilli tout ça !! Scatman, 2 Unlimited, Everything but the girl, Haddaway, Boris, etc. Et comble du chic, y a même les Spice girls. Bref, jolie soirée qui ne nous rajeunit pas plus que la bière. Et Dijon a gagné 1-0, est désormais quinzième. Plus qu’un ou deux points pour le maintien !
Le lendemain, samedi, je traîne chez moi puis appelle subitement minus : « tu veux pas aller au concert de Keny Arkana ce soir ?? ». Bref, sur un malentendu, je me dis qu’il peut accepter et aussi rester des places. Il y en a. Je retrouve minus et Karine au Thirty pour la seconde période de Paris-Auxerre. Une bière plus tard, Paris gagne 3-1 et nous allons manger fidèlement à Pain Vanille. Je me force pour terminer mon american cheese, j’ai pas vraiment faim, je veux juste aller au concert, ça me noue presque le ventre.
Marche jusqu’à L’Autre Canal, découverte de ce nouveau lieu, de la chaleur, j’aperçois une copine, Noémie. Comme quoi je ne suis pas la seule à aimer. Ça fait des années que je ne suis pas allée à un concert. Et jamais à un concert de rap. J’espère que minus et Karine vont aimer. J’espère que je vais apprécier.
Le concert est tout simplement génial, Keny Arkana chante ma chanson préférée tout à la fin, juste avant les rappels, je suis aux anges. Karine et minus ont aimé, notamment parce que ce n’était pas que du rap pur et dur. A un moment, je me suis surprise à prendre en note mentalement quelques détails (le tampon fluorescent, un mec qui fume en loosdé à coté de moi, un autre qui tend un drapeau Peace, les paroles du groupe en première partie : « Sarko tu pues, va te laver le cul »…), comme je le fais pour les matchs, comme si j’allais rédiger un compte-rendu. Je me suis interdit de continuer sur cette lancée. Seul mot d’ordre de la soirée : profiter du moment présent. Rien d’autre. Et ne surtout pas penser au réflexe stapédien décrit par Frédérique l’orthophoniste !!
Nuit trop courte chez minus. Karine est malade, éternue, tousse, se mouche, un vrai bonheur. Minus tente de m’assommer avec son nounours OM, sans doute une vengeance parce qu’on lui a fait éteindre son PC et débrancher sa live box…
Réveil à 7h, je ne veux pas me lever, on part à 8h30, avec donc plus d’une heure de retard. La route est merdique entre Vic-sur-Seille et Saint-Avold, enfin mosellane pour tout dire. Nous retrouvons Romain (chardon86) et Gaëlle et décollons à 9h20. Allemagne, Luxembourg, Belgique, les kilomètres défilent et Karine répand ses microbes. Ça marche plutôt pas mal, Gaëlle et minus se mettent également à éternuer. Mais aujourd’hui, il fait trop beau pour être malade. Les panneaux : « respecter les piétons, c’est se respecter soi-même » s’enchaînent, c’est tellement logique sur une autoroute, mais digne du peuple belge. Sur une aire de repos, nous croisons un couple de vieux nancéiens, maillots roses floqués Kim et Correa, la classe internationale. Nous reprenons la route, c’est déjà presque Valenciennes, minus chante : « la rage du peuple », le paysage est bucolique et on écoute de la salsa ou du funk.
A Valenciennes vers 13h30, deux nancéiens de Longwy se joignent à nous tandis que nous pique-niquons sous le soleil dans la rue. Sandwichs, bières, crêpes, c’est royal. Des flics viennent relever les cartes grises des conducteurs. Etrange. Nous enchaînons sur une visite du centre-ville, et avisons des jets d’eau qui se transforment vite en jeux d’eau. http://www.dailymotion.com/Chardon86/video/x59kb8_delire-afc-dep-a-va_fun Karine et moi nous faisons salement tremper. Pas grave, il fait beau hein ? Sauf que d’autres flics viennent nous contrôler et réclament les cartes d’identité. Petit moment de flip : est-ce parce qu’il est interdit de jouer dans l’eau ? Mais non, voyons, c’est parce que les nancéiens sont dangereux et que tout Valenciennes est sous haute surveillance. Paraît qu’un bus nancéien a réduit en miettes une station service. Bref, bienvenue au royaume de la désinformation et du flicage systématique. Pendant ce temps, le vent s’est levé et le ciel devient gris. Je grelotte dans mes vêtements trempés.
Nous passons devant le bar de Savidan, fermé, et poursuivons notre tourisme. Puis bières dans un bar et nous retournons vaguement en direction du stade. Des RS se joignent à nous, le beau temps est de retour, et nous tournons un peu en rond. Parcage ? Bières ? L’inconvénient d’être nombreux, c’est l’indécision.
Finalement, nous prenons la direction du stade. Fouille très tactile, à la queue leu leu. Et parcage toujours aussi grillagé. Des bêtes sauvages en cage. Peut-être 150 supporters ? De quoi faire de beaux chants, mais la grève persiste. Tant pis. Mikael est là, en tenue estivale. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Djoune me parle de façon incompréhensible : « c’était un jour à te mettre en jupe ou en pantacourt. » Mais JE SUIS en pantacourt. Qu’a-t-il voulu dire ?? Il fait super chaud derrière les grilles et minus entretient ses coups de soleil. D’autres bronzent… Je discute avec Mélanie de voitures cassées et croise les doigts très fort, je ne veux pas que ça m’arrive !!
Bref, le match débute avec un parcage assis, des fumis valenciennois que la sécurité ne court même pas éteindre !! Et une composition d’équipe pour le moins expérimentale. En défense : Brison, Puygrenier, Macaluso, Chrétien ; au milieu : Berenguer et Guerriero ; et devant : Dia, N’Guemo, Malonga et Fortuné ! J’appelle Travis, comme il m’avait demandé de le tenir au courant du match, et lui fais part de cette charnière centrale, si traviesque… Quelques minutes plus tard, je suis obligée de lui retéléphoner car Nancy a ouvert le score suite à un corner !! Puygrenier sort ensuite sur blessure et la défense devient encore plus inhabituelle, puisque Chrétien glisse en défense centrale aux côtés de Macaluso tandis que Guerriero récupère le poste de latéral droit, Brison conservant celui de latéral gauche… Nancy résiste pendant cette première période et oblige les valenciennois à siffler la survenue de la mi-temps. N’empêche que la charnière de Travis, Macaluso-Puygrenier, est bien plus fragile qu’elle ne le laisse croire sur le papier… Alignée deux fois cette saison, elle n’a jamais tenu une mi-temps !
Le match reprend, Valenciennes égalise alors que je suis en train de lire un SMS de Travis qui m’indique que c’est Berenguer qui a marqué pour Nancy… Bref, un stade qui se lève, des chants valenciennois qui s’en trouvent revigorés, quelques insultes nancéiennes et toujours la grève. C’est triste. D’autant que le score en reste là, malgré quelques belles occasions nancéiennes… D’autant que les valenciennois chantent, eux. D’ailleurs, à un moment, ils ont même chanté : « on est chez nous »… ?? Macaluso a fait une très belle intervention dans la surface de réparation, ce qui lui a valu un chant, SON chant.
Fin du match sur ce score de parité et un attroupement de badauds au zoo devant un spectacle d’insultes gratuites et de pogos ! Attente en bas du parcage, je surprends une conversation au vol, à propos des supporters qui ne seraient pas venus pour encourager Nancy mais pour autre chose : « ils n’ont pas les signes du peuple, ils n’ont ni écharpes ni maillots ». Pour un peu je me sentirais visée, moi qui suis une fois de plus habillée en noir et sans écharpe (il fait trop chaud…) !!
On repart à pieds, mon GPS interne se met en marche mais je n’ai pas envie d’en faire part. De toute façon, nous retrouvons quand même la route. AFC et RS. Nous errons dans les rues puis sur les routes, à la recherche d’un improbable Quick, puis nos chemins se séparent. Sans avoir mangé. Donc arrêt quelques dizaines de kilomètres plus tard à une station service. Puis retour dans la nuit sur l’autoroute belge toujours aussi bruyante qui nous empêche de nous parler. Marseille a ouvert le score, merde. Monaco égalise ! Mais Marseille reprend l’avantage et nous ne captons plus aucune radio française. Il y a bien des matchs diffusés mais ce sont des matchs belges. Pas très intéressant tout ça.
Dernier arrêt au Luxembourg où nous retrouvons le bus de Nancy. Je discute vite fait avec Philippe, grand chelem presque conclu. Plus qu’un petit match. Pour lui en tout cas. Pour moi c’est toujours mort ! Je fais des calculs et pense arriver chez moi à 3h30. En Allemagne, il pleut. Comme quoi, le pays des ch’tis n’est pas si humide que la légende le laisse croire. David le morbihannais m’inonde de messages, Marseille a gagné : « éloigne-toi de toutes les cordes ! » Vivement Vannes-Dijon, suis-je tentée de répondre…
Saint-Avold : Gaëlle et Romain nous quittent, je retrouve ma voiture mais pas envie de chercher la route du retour. J’attache avec de grosses difficultés le GPS de Karine mais ça m’énerve tellement que je manque de le balancer à travers le pare-brise ! Enfin, je dépose minus chez lui et le GPS avec. J’en veux plus de cette facilité technologique. Et je termine la route. La nuit sombre, les étoiles, le silence, une voiture dans le fossé, la pluie, un renard traverse la route, mes yeux se ferment, arrivée 3h30 comme prévu. J’ai simplement froid.